La Corse

Vacances en Corse sur Île de beauté

Fanfan FELIX, mon frère

Fanfan Felix, mon frère, mes souvenirs de jeunesse

On peut dire que dans la famille FELIX nous sommes tombés dans le foot comme Obélix dans son chaudron. Dés notre enfance nous avons couru après le ballon, apprenant à dribler, à jongler, à faire « des petits ponts », c’était à celui qui en réussissait le plus….. En grandissant, nous nous retrouvions tous les deux avec la bande de copains, tous aussi cinglés de foot que nous. Deux ans seulement nous séparaient Fanfan et moi, ce qui permit cette complicité naturelle qui nous a toujours liés. Le Curé de la paroisse du St Curé d’Ars de Villeurbanne avait deviné qu’il valait mieux nous voir dans la cour de son église, même si nous étions un peu bruyants, plutôt que de nous voir traîner dans les rues , prêts à faire quelques menus larcins. Ce prêtre ouvrier qui travaillait dans une entreprise de chocolats, tout en prêchant l’Evangile les dimanches, était d’un dynamisme et d’un charisme à convertir le plus réticent d’entre nous. Il adorait lui aussi le foot et aimait se joindre à nous pour un match improvisé. Il troquait son costume de livreur pour revêtir son aube de prêtre, après avoir posé son camion « Mon Chéri ». Lorsque l’on tomba, Fanfan et moi, amoureux de nos femmes (on n’avait pas dû aller bien loin pour les trouver, elles habitaient le quartier) le choix de la cérémonie s’imposa de lui même tout naturellement : c’est notre curé qui nous maria.

Cet engouement pour le foot prenait tant de place dans nos vies que je devins entraîneur d’une équipe féminine avec trois principales recrues que je n’avais eu aucun mal à trouver : mes sœurs Francine et Noëlle et ma femme que j’épousai à l’âge de 20 ans à peine. A l’école, en famille, entre copains, les jours de semaine, les dimanches on ne parlait que de foot. Aussi lorsque Fanfan se fit remarquer vous imaginez la fierté de la famille et des copains!!!

C’était dans les années 67, 68, en période des tournois de Sixtes. Toutes les semaines, on passait des jours et des nuits sur les terrains mais cela en valait la peine. En effet, il était fréquent qu’à 6 ou 7 heures du matin nous rentrions à la maison en vainqueurs. Nos trophées? Des coupes bien sûr mais aussi télé, frigidaire, cuisinière, lots d’une valeur conséquente à cette époque. Toute la famille en profitait…. Les BEATLES, l’équipe de Fanfan et les MISTER CHARLY , mon équipe, raflaient tout!!!! Nos femmes, enveloppées dans des couvertures assistaient, en compagnie de Charly, le chat notre mascotte, à ces matches interminables. Elles étaient nos plus fidèles supportrices…. C’est sur ces tournois de sixtes que le club de St Priest remarqua Fanfan. Le club de Fréjus vint me solliciter mais le destin en décida autrement. Fanfan joua en CFA puis fut sollicité par St Etienne et l’Olympique Lyonnais. Finalement c’est à L’OL que sa carrière commença véritablement.

Je ne parlerai pas du parcours de mon frère qui devint vite célèbre à son poste d’attaquant, son site internet ……………. et les reportages télé le feront mieux que moi.

Je ne parlerai que de mes plus beaux souvenirs de jeunesse : la coupe de l’UEFA à laquelle mon frère a eu la chance de participer au sein de l’équipe de Bastia durant la saison 1977-1978. Si vous avez l’occasion de revoir des photos ou des vidéos de cette époque illustrant les exploits du Sporting, vous comprendrez l’état d’esprit qui pouvait régner à la fois à Bastia que dans la France entière. Au niveau émotionnel, cette fierté habitait le peuple, les Corses bien sûr, mais aussi tous les joueurs qui représentaient et réjouissaient si bien leurs supporters. La plupart s’accordent à dire que cette équipe de Bastia les a fait vibre comme aucune autre équipe durant toute cette épopée Bastiaise.

Je ne regardais ni les frais, ni mes obligations, je sautais dans l’avion sans hésiter pour suivre les exploits du club et me joindre aux supporters. C’était le meilleur moyen de vivre l’instant magique à fond : on criait, sifflait à chaque but, on partait dans une course effrénée sur la pelouse au coup de sifflet final.

Après les matchs on les rejouait maintes et maintes fois dans notre tête, on  analysait ensemble chaque action. On se prenait à rêver de jouer comme Claude Papi ou Fanfan, on les imitait dans nos entraînements, on revivait tous les exploits du Sporting, nous réjouissant des victoires, toujours prêts à trouver des circonstances atténuantes pour expliquer parfois leurs défaites.

Les « Lions de Furiani » portaient bien leur nom. Nous étions tous présents à Furiani lors de la demi finale du SECB sur les Grasshoppers de Zurich (1-0) et je peux vous dire que ce jour là tout le stade a  » rugi » de plaisir. Quelle ambiance!!!! Quelle ovation!!!

Il faut dire que le foot à cette époque était très différent de celui que nous suivons actuellement, à la télé ou dans les stades. Comment ne pas regarder en arrière avec une pointe de nostalgie? Les salaires, déjà, n’avaient rien de comparable avec ceux, exorbitants et déplacés de nos jours. Le joueur est devenu une valeur marchande très lucrative. Le foot? c’était un sport « bon enfant », populaire, plus chaleureux, d’une grande simplicité, moins « hooliganiste ». Les tribunes? des lieux de rencontres  festives, éclatantes de joie et d’enthousiasme. Je ne veux pas dire que cette ambiance a disparu complètement, heureusement, mais on assiste très souvent à des déchaînements de violence de haine, entre supporters ; les rencontres entre clubs, devenant le terrain de jeux favori des semeurs de trouble.

Depuis cette époque mémorable qui a marqué toute une génération, Fanfan a joué dans d’autres clubs par la suite (Angers, Auxerre) mais son cœur restait toujours  en Corse. La Villeurbannaise Martine, qu’il avait épousée et qui reste sa fidèle compagne, a un papa Corse, Pierre Franceschi. Quoi de plus naturel pour un Corse de revenir sur son île à la retraite? Et c’est ainsi que Fanfan et sa famille sont revenus eux aussi sur cette terre, berceau de la famille de « beau papa ». C’est à Monticello qu’ils se sont installés. C’est en Balagne que Fanfan entraîna l’équipe de foot le FAIR pendant 17 années. C’est dans ce village qu’il continue à couler des jours paisibles, s’occupant de son jardin,  non loin de ses enfants et petits enfants, admirant sans se lasser « son rocher » celui de l’Île Rousse et l’arrivée des bateaux. Et qu’il aide sa femme, qui a monté un site internet de locations en corse (www.locationencorse.eu).

Dés que possible, je traverse la Méditerranée pour passer quelques jours avec lui et devinez de quoi nous parlons?……… de foot bien entendu!!! Après des parties de pétanque interminables nous « refaisons le monde », celui du football surtout. Nous sortons nos photos, visionnons les CD, dégustons les plats « typiquement Corses » concoctés par Martine ( veau aux olives, flan à la châtaigne, beignets au brocciu….) sans oublier de siroter, tout en jouant aux cartes, un petit verre de liqueur de Cédrat ou de Basilic préparés par Mamie Franceschi, ou bien encore de myrte.

Au cours de mes nombreux voyages en Corse, j’ai pu parcourir et admirer tous les coins, plus merveilleux les uns que les autres, le plus souvent choisissant la randonnée pour m’imprégner encore plus intimement de toutes ses richesses. Nous sommes véritablement « tombés en amour » comme le disent si joliment les Canadiens, avec cette île. C’est au cours de ces balades que nous avons vécu une expérience incroyable.

Nous nous asseyons à la terrasse d’un café et comme en général nous avons le privilège, étant à la retraite, de partir hors des périodes de forte affluence touristique, les propriétaires des bars, des restaurants, des gîtes, sont plus disponibles, accueillants, plus curieux même de nous connaître, de savoir d’où nous venons…. Et c’est ainsi que, très souvent, la conversation débouche sur le foot et surtout sur le Sporting de Bastia,. On parle des « lions de Furiani » et de ….. Fanfan. Alors là …… s’ils apprennent que je suis son frère, on a droit au petit coup de liqueur de myrte offert par la maison et on refait les matchs…. C’est incroyable le nombre de fous de foot que nous avons rencontrés et qui nous ont appris qu’eux aussi avaient pris l’avion pour suivre leur équipe à Torino, Lisbonne, Lena, Zurick!!!. Et là nous vivons des moments merveilleux, nous parlons le même langage, celui qui rassemble au lieu de diviser comme celui de la politique ou de la religion, et les heures passent….. Nous regagnons notre location, l’esprit un peu « dans du coton » en nous disant : Quelle belle rencontre!!!! Quel bon moment nous avons passé!!!!    FORZA BASTIA!!!!!

Composition de l’équipe de Bastia : saison 1977-1978

GARDIENS : Marc Weller, Pierrick Hiard, Ognjan Petrovic, Dominique Murati

DEFENSEURS : Charles Orlanducci, André Burkhardt, Jean-Louis Cazes, André Guesdon, Paul Marchioni, Didier Knayer, Jean-Pierre Mattéi, José Graziani.

MILIEUX : Claude Papi, Jean-Louis Desvignes, Georges Franceschetti, Félix Lacuesta, Jean-François Larios

ATTAQUANTS : Johnny Rep, François Félix, Jean-Marie De Zerbi, Abdelkrim Merry dit Krimau, Yves Mariot, Sauveur Agostini, Pierre Aussu.

ENTRAINEUR : Pierre Cahuzac.

 Dates importantes

  • 14 Septembre 1977 : Bastia – Lisbonne, 3-2 à Lisbonne dont 3 buts Fanfan

  • 29 Septembre 1977 : Match Lisbonne – Bastia, 2-1, but de Fanfan et J. Rep, Bastia s’impose.
  • 19 Octobre 1977 : Match Bastia – Newcastel 2-1 (2 buts de Claude Papi)
  • 02 Novembre 1977: Match Newcastel- Bastia 1-3

  • 23 Novembre : Bastia – Turin 2-1
  • 07 Décembre 1977  : Match Bastia-Turin, victoire de Bastia 3-2, qualification pour les quarts de finale.
  • 1er Mars 1978          : Match contre les Allemands de Carl Zeiss Iena, victoire de Bastia 7-2,
  • 15 Mars 1978 :         Iena- Bastia 4-2

  • 29 Mars 1978           : Demi finale aller chez les Grasshoppers de Zurick, défaite de Bastia 3-2
  • 12 Avril 1978            : Match retour, victoire en demi-finale de la coupe d’Europe : 1-0 pour Bastia (but de Claude Papi)

  • 26 Avril 1978            : Finale Aller à Furiani contre le PSV Eindhoven, le terrain est gorgé d’eau, le match aura lieu quand même 0-0
  • 9 Mai 1978               : Lors de la finale retour, J. Louis Cazes et ses équipiers passent au-travers. Willy Van De Kerkhof et Eindhoven gagnent 3-0 et remportent la Coupe de l’UEFA.

Vidéo: « Sur la route » en 2013

La chanson de l’époque de Hubert Tempête